Le président de la République a désigné François Bayrou comme nouveau Premier ministre. Cette annonce, communiquée en milieu de journée ce vendredi 13 décembre 2024, survient après la chute du précédent gouvernement dirigé par Michel Barnier. Plusieurs éléments liés à la formation du futur exécutif, à la préparation du budget pour 2025 et aux équilibres parlementaires émergent déjà.
Un changement à Matignon après un vote de censure
La nomination de François Bayrou s’inscrit dans un contexte singulier. En effet, le précédent chef du gouvernement, Michel Barnier, a été renversé le 4 décembre 2024 par un vote à l’Assemblée nationale. Cette décision a entraîné une période d’incertitude au sommet de l’exécutif. Neuf jours plus tard, Emmanuel Macron a donc choisi de miser sur François Bayrou. Bien évidemment, ce dernier hérite d’une situation exigeant des arbitrages rapides.
Le processus de consultation engagé par le président de la République a précédé cette nomination. Emmanuel Macron a rencontré la plupart des formations politiques représentées au Parlement, hormis certaines forces comme La France insoumise et le Rassemblement national. Même si le délai initialement fixé par le chef de l’État prévoyait une désignation en 48 heures, la décision s’est finalement faite attendre un peu plus longtemps. Cette attente, non respectée par rapport aux prévisions annoncées, a toutefois permis de prendre en compte les exigences de chaque groupe parlementaire consulté.
Former un gouvernement et anticiper les défis budgétaires
La mission de François Bayrou dépasse la seule désignation de l’équipe ministérielle. De surcroît, le nouveau Premier ministre devra rapidement travailler sur les futures lois de finances. Le budget 2025 représente un enjeu clé. Le précédent texte ayant été rejeté, il convient désormais de proposer des mesures susceptibles d’obtenir un soutien suffisant dans l’hémicycle.
Un dispositif temporaire de crédits est déjà prévu, mais il ne s’agit que d’une solution de court terme. Pour l’exécutif, l’objectif consiste à préparer un nouveau budget ainsi qu’une loi de financement de la sécurité sociale. Ces textes devront rassembler une majorité politique suffisamment large pour éviter toute nouvelle impasse institutionnelle. Aussi, l’idée est de proposer des orientations budgétaires sans avoir à recourir automatiquement aux outils comme l’article 49.3, qui permet d’imposer l’adoption d’un texte sans vote, mais au prix d’un risque de censure supplémentaire.
François Bayrou : entre équilibres parlementaires et risques de censure
François Bayrou arrive dans un contexte marqué par une sensibilité accrue au sein de l’Assemblée nationale. En effet, le précédent chef du gouvernement a vu sa position fragilisée avant d’être écarté. Les prochains jours seront donc cruciaux. Le nouveau Premier ministre devra composer une équipe solide tout en ménageant des alliances capables de faire passer les projets de lois budgétaires. Il faudra donc travailler les équilibres parlementaires, dialoguer avec les différents groupes et proposer un texte budgétaire acceptable pour éviter toute répétition du scénario ayant conduit à la censure de Michel Barnier.
Dans ce cadre, la formation du futur gouvernement, prévue dans les jours à venir, sera un indicateur important. Le choix des ministres et leur capacité à obtenir un consensus permettront de jauger le climat politique et la marge de manœuvre de l’exécutif dans les mois qui suivront.