La France devrait connaître une augmentation préoccupante du nombre de plans sociaux en 2025, si l’on en croit les analyses d’Alixio, cabinet d’expertise en ressources humaines réputé. Son directeur général Guillaume Allais tire la sonnette d’alarme sur la situation économique du pays et propose des pistes pour redynamiser l’emploi dans ce contexte difficile.
Une recrudescence des plans sociaux due à des facteurs structurels et conjoncturels
Même si les chiffres avancés par la CGT (300 plans sociaux, 300 000 emplois menacés) semblent surestimés aux yeux d’Alixio, force est de constater que la France fait face à une multiplication des plans sociaux en 2025. Ce phénomène s’explique par la conjonction de deux types de facteurs :
D’une part, certains secteurs comme l’automobile, la chimie ou encore la grande distribution traversent des mutations structurelles profondes qui les poussent à se restructurer. D’autre part, des effets conjoncturels liés à l’inflation galopante et à la hausse des taux d’intérêt viennent fragiliser des pans entiers de l’économie, à commencer par l’immobilier et l’industrie manufacturière. Résultat : le nombre de demandeurs d’emploi devrait grimper en flèche dans les mois à venir.
Pour ne rien arranger, l’absence d’un gouvernement stable en cette période troublée ajoute à l’incertitude ambiante. Certes, l’administration française continue tant bien que mal à fonctionner grâce à l’implication des acteurs locaux (DGT, DREETS, préfets, collectivités). Mais comme le souligne Guillaume Allais, il est urgent qu’une vraie politique de l’emploi soit mise en place pour redonner confiance aux chefs d’entreprise et enclencher un cercle vertueux. Faute de quoi, le ralentissement des embauches et des investissements, y compris dans le secteur associatif, risque de s’accentuer.
Miser sur l’accompagnement personnalisé et les reconversions pour rebondir
Dans ce contexte morose, que peuvent faire les salariés qui perdent leur emploi suite à un plan social ? Alixio, qui intervient auprès des entreprises concernées, mise avant tout sur un accompagnement individuel pour aider chacun à rebondir en fonction de sa situation et de ses aspirations. L’objectif : retrouver un poste similaire dans sa région quand c’est possible, ou bien se lancer dans une reconversion professionnelle, voire créer sa propre activité.
Un changement de mentalité s’est opéré depuis la crise du Covid sur ce point : aujourd’hui, plus d’un salarié accompagné sur deux (54%) envisage une reconversion, contre un peu plus d’un tiers (35-37%) auparavant. Les Français semblent avoir compris qu’il est devenu indispensable de faire évoluer son projet professionnel pour s’adapter aux réalités du marché de l’emploi local. Heureusement, les coûts de ces transitions sont généralement pris en charge par les entreprises et les pouvoirs publics, même si une partie des salariés y contribue aussi financièrement.
Pour faciliter ces reconversions, Alixio s’appuie notamment sur un travail de cartographie des emplois disponibles, en partenariat avec les collectivités territoriales. L’enjeu : identifier les opportunités et attirer de nouvelles entreprises créatrices d’emplois sur les territoires fragilisés.
Des secteurs qui recrutent malgré les difficultés
Aussi sombre soit-il, le tableau de l’emploi en France pour 2025 n’est pas totalement noir. Certains secteurs particulièrement dynamiques continuent d’embaucher à tour de bras. C’est le cas des énergies vertes, mais aussi de la filière nucléaire qui bénéficie d’un regain d’intérêt des pouvoirs publics. Des géants comme EDF ou Enedis recrutent massivement sur une large palette de métiers.
Même son de cloche du côté de secteurs plus traditionnels comme l’hôtellerie-restauration, la boulangerie ou les services à la personne, qui peinent parfois à pourvoir tous leurs postes vacants. Dès lors, Guillaume Allais veut croire qu’un renversement de tendance est possible dès la mi-2025 si les voyants économiques repassent au vert et qu’une politique volontariste est enfin mise en œuvre.
D’ici là, son message aux personnes fragilisées par les plans sociaux est limpide : ne cédez pas à la panique, prenez le temps de réfléchir posément à votre avenir professionnel et n’hésitez pas à vous faire épauler dans vos démarches. Car même en période de crise, des opportunités existent pour qui sait les saisir.
