Volkswagen prévoit la suppression de 35 000 emplois en Allemagne d’ici 2030

by Labouiri Yassine
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Le groupe Volkswagen, pilier de l’industrie automobile européenne, annonce un plan de restructuration conséquent. Plus de 35 000 postes seront supprimés en Allemagne d’ici 2030. Cette décision intervient dans un contexte économique tendu, marqué par des ventes en baisse et des défis liés à la transition énergétique.

Une restructuration d’ampleur pour réduire les coûts

Après 70 heures de négociations intenses entre la direction de Volkswagen et le syndicat IG Metall, un accord a été trouvé. Le constructeur automobile prévoit une réduction massive de ses effectifs, représentant environ un tiers des emplois en Allemagne. Cette mesure, qui s’appuiera principalement sur des départs en pré-retraite, vise à économiser 4 milliards d’euros.

Bien que douloureuse, cette restructuration permet de maintenir les dix usines du groupe en activité en Allemagne. Initialement, le plan de réduction prévoyait la fermeture de plusieurs sites, dont celui d’Osnabrück, qui produit notamment le T-Roc Cabrio et certains modèles Porsche. Finalement, ce site sera vendu à un fabricant d’armement, et les autres usines conserveront leurs activités, parfois en réaffectant leur production.

Impact social et renoncements des salariés

Le compromis trouvé garantit les emplois permanents en Allemagne jusqu’en 2030, un point crucial pour les syndicats. En échange, les salariés renonceront à des augmentations salariales directes, une décision nécessaire selon la direction pour maîtriser les coûts.

Néanmoins, cette garantie d’emploi ne concerne pas les contrats à durée déterminée. À Zwickau, site spécialisé dans la production de véhicules électriques, ces contrats ne seront pas renouvelés en 2025. Le directeur de la marque, Thomas Schäfer, a salué cet accord comme une solution équilibrée pour préserver la production tout en évitant un conflit social prolongé.

De plus, les négociations ont été marquées par la menace de grèves générales, qui auraient coûté jusqu’à 100 millions d’euros par jour selon des estimations. IG Metall avait déjà organisé deux grèves d’avertissement pour maintenir la pression sur la direction.

Une stratégie adaptée aux enjeux industriels

Le plan de restructuration s’inscrit dans un contexte de mutation de l’industrie automobile. La demande pour les véhicules électriques reste en dessous des attentes, tandis que les hybrides connaissent une popularité croissante. Cette dynamique a accentué les tensions au sein de Volkswagen, certains reprochant à la direction un manque de modèles hybrides compétitifs.

Par ailleurs, le groupe a choisi de relocaliser la production de certains modèles emblématiques. Ainsi, la fabrication de la Golf électrique, prévue d’ici la fin de la décennie, sera confiée à l’usine de Wolfsburg. Cette décision est perçue comme un signal fort pour préserver l’héritage industriel du site historique de Volkswagen.

Enfin, les défis externes s’ajoutent aux tensions internes. La concurrence accrue des fabricants chinois, combinée à des décisions stratégiques controversées depuis plusieurs années, complique la position de Volkswagen sur le marché européen.

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